JO-Handball: les Bleus sortent les Russes pour entrer en demi-finale
Les Français ont pris leur revanche sur la Russie qui les avait dominés à Athènes en s'imposant 27-24 mercredi en quart de finale du tournoi de handball des Jeux olympiques de Pékin.
Après ce match qualifié d'"abouti" par leur entraîneur Claude Onesta, les Bleus peuvent rêver de disputer leur première finale olympique. Il leur faudra pour cela battre vendredi en demi-finale la Croatie, championne olympique en titre, qui a dominé 26-24 le Danemark, champion d'Europe en titre, dans l'autre quart de finale.
Les Français ont bénéficié face aux Russes de la sûreté du bras de Daniel Narcisse après un temps faible en deuxième mi-temps qui a vu les champions du monde de Sydney marquer quatre fois d'affilée pour revenir à un but.
Narcisse a alors rappelé pourquoi il était surnommé "Air France" quand il jouait en Allemagne à Gummersbasch. Comme en lévitation, il est monté au-dessus de la défense adverse pour faire parler son bras droit.
"On galérait, mais on a réussi à retrouver de la lucidité pour mettre le ballon au fond des filets. J'ai essayé de prendre mes responsabilités. J'ai eu de la réussite, les mecs ont tout donné pour qu'on y arrive", a expliqué Narcisse.
Le demi-centre de Chambéry a bouclé la marque face à la Russie pour finir meilleur réalisateur de la rencontre (9 buts pour 13 tirs).
La France, qui était sorti invaincue et première de la poule A, a bien progressé selon Narcisse.
"En poule, on a fait tous les matches avec un bon engagement physique, beaucoup d'intensité, mais aujourd'hui il y avait davantage de solidarité. Cette grosse cohésion du groupe n'était pas là avant. C'est un truc qui va nous servir pour la suite."
La Russie, quatrième du groupe B, qui a mené 7-6, a cru pouvoir rééditer sa performance d'Athènes il y a quatre ans, quand elle avait dominé les Bleus 26-24 en quart de finale pour monter ensuite sur la troisième marche du podium olympique. Les médaillés de Grèce ont ensuite longtemps subi la loi française, étant menés de six buts (21-15) à un quart d'heure de la fin de la rencontre. Avant leur sursaut qui leur a permis de revenir à 21-22 (51e) sur un but d'Alexeï Kamanin.
"Il y a eu ce moment de bascule où l'équipe adverse met toutes les forces qui lui restent pour tenter d'inverser la vapeur. Il ne faut pas plier, ne pas s'affoler à ces moments-là. On a bénéficié d'un Daniel Narcisse costaud dans sa tête, dans ses jambes et ses bras", a analysé Onesta. "Les matches se terminent toujours comme ça, il faut qu'il y ait une performance individuelle pour terminer le travail collectif, donc j'ai le sentiment d'un match abouti."
Si Thierry Omeyer a comme souvent sorti un grand match dans les buts, l'autre joueur de champ de la rencontre a été l'ailier droit Luc Abalo, auteur de sept buts.
"La difficulté dans ce genre de match, c'est d'avoir un temps faible le plus court possible. Là, on leur a permis de remonter, on s'est pris un 4-0, on s'est fait peur", a indiqué le joueur d'Ivry.
"L'équipe de France n'a jamais accédé à la finale olympique, c'est le but", a rappelé Abalo. "On va mettre tout notre talent, toute notre énergie pour gagner la demi-finale."
Les surdoués "Barjots" d'Alain Costantini n'ont pu faire mieux que médaillés de bronze lors des JO de Barcelone en 1992. Premiers Français sacrés champions du monde dans un sport collectif en 1995, les Bleus avaient été battus l'année suivante en demi-finale des JO d'Atlanta. Quatrièmes aux Etats-Unis, sixièmes à Sydney et cinquièmes à Athènes, les Français entendent enfin démontrer leur potentiel de doubles champions du monde.
"Face aux Russes, on a traversé un moment difficile qu'on a su gérer. On avait en tête la souffrance d'Athènes, le match de classement (gagné 33-15 face à la Grèce pour la 5e place), on ne voulait pas revivre ça", a expliqué Omeyer, auteur de 33% d'arrêts dans sa cage mercredi. "On est encore en course, à nous de continuer sur cette voie." AP